compost et compostage


Dans cette partie, nous ne développerons pas de manière approfondie la manière dont on fait du compost car là n’est pas la question. Il semble plus pertinent de montrer les raisons pour lesquelles le compostage est important, voir même indispensable pour une bonne assimilation (avec le biotope) des fèces et urines que nous libérons chaque jour sur nos terres. Cette partie s’apparente aussi bien aux  inconditionnels de la station d’épuration, qu’aux fervents défenseurs des toilettes sèches.

Les excréments sont chargés d’azote (pour la croissance des végétaux), de phosphate et de potassium (pour la floraison et/ou fruitaison des végétaux) et d’autres éléments en plus faible quantité. Ils ont donc un potentiel fertilisant indéniable. Le problème résulte en sa bonne assimilation aussi bien par les végétaux que pour le sol. Pour ce faire, malgré une perte certaine en nutriments (C. Elain, 2002), nos débris fécaux doivent être compostés afin de donner le « meilleur d’eux-mêmes » avec le minimum de risques pour les sociétés et son environnement.

Le compostage est un processus biologique aérobie de décomposition de la matière fécale visant à reproduire un phénomène naturel de manière contrôlée et accélérée. Le but de ce processus est de mobiliser toute la biomasse animale et végétale disponible pour générer la création d’humus[1], « l’or brun de la terre ». L’humus est une matière organique composée d’acides humiques dont les éléments sont présents dans la biomasse végétale et animale : la première fournissant la base carbonée et la seconde les protéines contenant l’azote et le phosphore venant se fixer, après synthèse, sur le sol formant des complexes argilo-humiques (Joseph Országh[2], Assainissement intégré : une nouvelle vision de la gestion des eaux usées domestiques, 2000).

Le compostage est donc une technique qui demande un contact direct et intime avec le biotope, foyer naturel d’une faune microscopique et macroscopique. On se doit de respecter une certaine température (entre 50 et 70°C à l’intérieur de la masse à composter) pour la décomposition et la fermentation de  la matière organique, une durée de compostage de  2 ans pour éliminer tous les pathogènes et obtenir de l’humus, une structure bien particulière des couches du compost (branche pour l’aération, matière à décomposer, cendre)… un véritable art de faire qui pourrait être un déboucher à grande échelle d’emplois verts dans la mise en place de toilettes sèches dans l’hexagone !

[1] Il faut savoir que l’humus est capable de fixer 50 fois son poids en eau (Joseph Országh, 2000)

[2] Le professeur Joseph ORSZÁGH était chercheur à l’Université de Mons-Hainaut (Chimie, électrochimie, science des matériaux). Pendant 15 ans il a été le représentant des Amis de la Terre à la Commission des Eaux de la Région Wallonne. Son domaine de prédilection est l’eau avec toute la problématique qui y est liée: son approvisionnement, son utilisation, sa pollution et son corollaire, sa dépollution.