L’eau et les toilettes à eau (première partie) : composition de nos fèces et urines


Comme nous l’avons fait remarquer dans les pages précédentes, l’eau n’est apparue que très tard dans nos toilettes. En France, la « démocratisation » d’un tel système date d’il y a  moins d’un siècle.

Rappelons que dans nos WC, le rôle de l’eau n’est que de transporter d’un point « A » à une point « B » nos déjections loin de nos yeux et de nos narines… et de toutes préoccupations.

Nos selles et nos urines

« Enfin, qu’est-ce qu’un étron ? C’est notre ouvrage, c’est un enfant que nous allons abandonner pour toujours. N’est-il pas naturel qu’avant de la quitter, nous lui accordions un dernier regard ? » (Brantôme (1538-1614)

Leur composition

L’urine est un liquide organique de couleur jaune plutôt ambré, d’odeur safranée. Elle est sécrétée par le rein puis emmagasinée dans la vessie entre les mictions (émissions d’urine) par l’urètre, qui est le canal transportant les urines de la vessie vers l’extérieur. Le rein est l’organe qui permet l’élaboration et l’excrétion de l’urine. Elle est constituée à 95% d’eau dans laquelle se trouvent des résidus issus du métabolisme, des éléments minéraux (en particulier le chlorure de sodium (NaCL)), des matières organiques telles que les matières azotées. On y retrouve aussi d’autres éléments tels que des enzymes et des hormones.

L’urine est un liquide biologique normalement stérile pouvant cependant être un bon milieu de culture dans lequel prolifèrent facilement les bactéries si une personne est atteinte d’une maladie.

Cependant, aujourd’hui, de très nombreux résidus d’hormones issus des pilules contraceptives, des médicaments consommés ou jetés, ou des produits utilisés dans l’élevage, se retrouvent dans les eaux usées via les urines, et finalement, en bout de chaîne, dans notre eau de boisson et nos aliments. Ces substances sont des perturbateurs endocriniens parmi les plus actifs, au même titre que les bisphénols A, les PCB, … et quantité de pesticides, qui perturbent le développement normal et le bon fonctionnement de l’organisme et des écosystèmes. Ils sont impliqués dans l’augmentation très forte de nombreuses maladies constatées au niveau mondial depuis quelques décennies (exemple : aggravation par les nitrates de certains cancers tel que celui de la vessie, prostate).

Les selles, quand à elles,  sont des matières obtenues après la digestion des aliments et leur passage dans le système digestif. Les matières fécales sont composées de 75 à 85 % d’eau et de 18 à 22 % de matières déshydratées (sèches) constituées de débris de cellules intestinales, bactéries, cellulose qui proviennent de la partie non absorbable des végétaux. On y retrouve aussi des germes saprophytes (qui tirent de la décomposition des matières des substances utiles pour eux (ils ne sont pas dangereux pour la santé), mais aussi des bactéries et des virus pathogènes (susceptibles d’entraîner des maladies).