Les raisons de cette étude : la ressource en eau douce

« Rien ne se perd, rien ne se crée, tout est transformation. »

(Lavoisier, 1743-1794). La molécule H²O, plus communément appelé « eau » dont moins de 1% se trouvent sous forme liquide et douce, est une ressource inégalement répartie dont les usages diffèrent selon l’implantation et le rapport que l’on entretient avec cette dernière. Le problème découle donc de sa transformation par le biais anthropique. Par transformation, il faut entendre sa pollution, son altération préjudiciable pour le bien-être de nombreuses espèces, animales et végétales, sur cette planète. L’Homme fait partie intégrante de cette équation. Ce sujet, proposant une alternative aux toilettes à chasse d’eau comme une solution à un développement durable de l’être humain sur la Terre, s’inscrit dans une prise de conscience globale des enjeux biologiques, sanitaires, environnementaux, agronomiques, économiques, urbanistiques… que suscite l’eau aujourd’hui.

Le but de cette étude n’est pas de choquer, ni de révolutionner les esprits, mais plus simplement de rappeler que les choix que l’on fait ou que l’on peut faire  sont parfois loin, très loin, d’être insurmontables afin que nous autres, français et plus généralement populations trop aquavore, modifiions progressivement notre manière de fonctionner face à une ressource vitale que l’on se doit de respecter.

Mais si cette tâche semble si compliquée à mettre en place aujourd’hui, c’est, semble-t-il, dû à un frein culturel, un héritage lourd de conséquences qui pour autant n’est pas si lointain dans notre histoire. C’est ce que nous allons voir dans les pages à venir.

Le travail que nous  soumettons aujourd’hui fait le constat d’un réel gaspillage face à une ressource au cœur des problématiques sociétales. De ce constat abusif, nous proposons une des solutions durables au problème de l’accessibilité à l’eau potable sur notre territoire et plus particulièrement en milieu urbain. Appuyons sur ce point, car dans un pays comme la France ou près de 80% (INSEE, 2011) de la population vit en ville, la problématique des déchets est à prendre à bras le corps.  Les toilettes sèches peuvent répondre à ce problème majeur tout en proposant une ressource (nos déjections) respectueuse de l’environnement, un intrant naturel de bonne qualité pour l’agriculture céréalière, le maraîchage ou le petit potager privatif (figure 1). Il demande cependant des connaissances indéniables tant dans la construction des toilettes que dans la réalisation d’un composte de bonne qualité.