Toilettes à séparation
Les toilettes à séparation sont des toilettes sèches que l’on peut aussi bien installer dans des logements individuels que collectifs. Ce système se base sur une séparation des selles et des urines. Les selles sont déshydratées à même les toilettes et les urines sont évacuées dans un bac séparé (photographie de gauche) ou avec les eaux grises du logement. Dans le cas des fèces, ces dernières sont vidées après déshydratation dans un conteneur pour le compostage. C’est un modèle qui suscite très peu de maintenance. Quant aux débris fécaux, ils ne représentent pas une masse si importante (surtout après déshydratation) quand nous savons que les selles humaines représentent 70 kgs par an et par personne en moyenne.
Les toilettes à séparation avec processus de lombricompostage (TLC)
Les lieux publics sont les sites les plus équipés de ce type de toilettes. Aujourd’hui en France, sur une gamme de produit de l’entreprise Ecosphère Technologie, on compte plus de 400 installations de ce type dont plus de 200 dans des lieux publics tels que des parcs naturels, stations de ski, aires de repos de routes et autoroutes, refuges de montagne (CIVAM – 2006). De part leur autonomie fonctionnelle, les toilettes à séparation représentent une véritable alternative aux toilettes à eaux tant par son autonomisation que son esthétisme, proche de celui des WC classiques. Le dispositif est le suivant :
Les matières fécales tombent sur un tapis roulant incliné permettant ainsi de séparer les urines, des selles par gravité. De là, chaque utilisateur actionne manuellement une manette entrainant le tapis roulant et acheminant les matières fécales vers une zone d’accumulation où se trouvent des lombrics. 1m3 (1000 litres) de fèces est réduit à 100 litres de lombricomposte par le système digestif des vers (Eisenia foetida) et de la déshydratation. D’après l’entreprise Ecosphère Technologie (http://www.saniverte.com), la zone de compostage ne se vide que tous les 5 à 15 ans selon les sites d’implantation et la fréquentation qui en découle, soit l’équivalent d’une fosse septique. Son prix en gamme de toilettes publiques va de 20 000 à 40 000 € environ. En gamme de toilettes privatives, le prix se situe entre 2 000€ et 3000€.
Selon World Toilet Organization, en 2011, 2.7 milliards d’individus défèquent dans des conditions d’hygiène précaire, voire complètement insalubre. La mise en place de toilettes à séparation répondrait parfaitement aux problèmes liés à cette crise sans mettre en place de systèmes de canalisation et d’acheminement d’eau.
Rappelons cependant que d’autres systèmes de toilettes sèches pourraient remplir ces critères avec des avantages et des inconvénients propres à chacun d’eux (exemple : se référer à l’ouvrage de C. Elain).
Les toilettes « Clivus Multrum », existant depuis plus de 70 ans, alliant le lombricompostage à l’ajout d’un peu de matières carbonées sans séparation des urines et fèces, est un système dont l’implantation peut se faire partout, si elle est pensée au préalable en cabinet d’architecte.
Ces systèmes sont conformes à l’arrêté du 7 septembre 2009 dont nous avons parlé précédemment.